16th C. paintings of Muhammed

To show them or not, that’s the question

In a special edition of the French magazine Sciences et Avenir two illustrations of Mohammed are included in an article about the Coran. Neither does show his face (it is erased), both belong to the muslim tradition (16th century). Still the government of Marocco prohibited its sale, because they considered it ‘provocative’. Below the article from Le Monde (16 jan. 2016)

« Sciences et avenir » montre le Prophète, le Maroc censure

L’information est venue de la rédaction de Sciences et avenir, mensuel français de vulgarisation scientifique, mardi 12 janvier : son hors-série, intitulé « Dieu et la science », sorti en kiosque mi-décembre 2015, a été interdit au  Maroc par le ministère de la communication au motif qu’il portait atteinte à l’image du Prophète. « Stupéfaction et tristesse », a réagi Dominique Leglu, la directrice de la rédaction, dans une lettre ouverte publiée ce mardi sur le site Internet du magazine. A l’origine de cette décision : deux miniatures publiées en pages 30 et 31 du hors-série et tirées d’une biographie ancienne  du prophète Mahomet.

LES DEUX DESSINS DU PROPHÈTE SONT  D’UN PEINTRE DU
XVIE SIÈCLE QUI A LES  HONNEURS DU MUSÉE  TOPKAPI, À ISTANBUL

Interrogé par Le Monde, mercredi 13 janvier, le ministre de la communication marocain, Mustapha – El Khalfi, confirme une « non-autorisation de distribution » prise le 17 décembre 2015. Le ministre explique se baser sur l’article 29 de la loi marocaine sur la presse (qui stipule que les publications étrangères peuvent être interdites, notamment pour atteinte à la religion islamique) et sur la résolution 224-65 de l’ONU relative à la lutte contre la diffamation des religions. Le magazine contient « une reproduction graphique de miniatures qui représentent le Prophète d’une manière négative », avance Mustapha El Khalfi, qui évoque une  « provocation contre le sentiment religieux au Maroc ».
Dominique Leglu s’élève contre cette représentation. « Les deux miniatures sont éminemment respectueuses », souligne-t-elle, rappelant que les deux dessins ont été réalisés au XVIe siècle par le célèbre calligraphe Lutfi Abdullah – dont l’œuvre est notamment exposée au musée du palais Topkapi à Istanbul – après une commande du sultan ottoman Mourad III.

One of the contested images: Mohammed receives first verse of the Coran.
16th C. illustration, Topkapi museum Istanbul

« Le contenu n’est pas un problème »

Dans le hors-série visé, ils illustrent un cahier pédagogique sur  les textes sacrés. La première miniature montre Mahomet nouveau-né, présenté aux habitants de La Mecque. La deuxième  image est celle du Prophète – dont le visage a été gommé – recevant la révélation par l’archange Gabriel sur le mont Hira.
Cette censure « nous semble d’autant plus inappropriée, poursuit Dominique Leglu, que la période actuelle réclame plus que jamais une compréhension approfondie de la science, des cultures et des croyances ». Le hors-série « Dieu et la science » est le prolongement d’un colloque organisé début 2015 au collège des Bernardins, à Paris, sur le même thème et auquel avaient participé d’éminents scientifiques, philosophes et religieux. « Le contenu n’est pas un problème, il est même très intéressant », reconnaît Mustapha El Khalfi. Dominique Leglu, elle, ne masque pas sa déception ni son incompréhension : « Un seul souci a présidé à ce travail : favoriser le dialogue à l’heure où les discours extrémistes le détruisent. »

Charlotte Bozonnet